Des producteurs de roses bien organisés
Andrei Molnar, Emeric Bakk et Iuliu Stefan Csiki.
© Pétronille Tofidji
La Roumanie, pays de l’Europe du Sud-Est, se développe depuis peu dans la production de roses. Ses producteurs se sont organisés en association pour mener des actions communes et rattraper les grands pays producteurs, comme l’Italie, la Pologne, la Hongrie ou la France.
L’association « Les Amis des roses » est présidée par Andrei Molnard. Cette organisation est composée de 22 entreprises de la région d’Alba Iulia. « L’association s’occupe de la promotion et de la défense des intérêts des ses membres. Elle ne commercialise rien, ni ne gère la production » précise Andrei Molnard. Les membres produisent des roses de 359 variétés différentes.
Ils vendent 600 à 700 millions de plants par an. Ils n’utilisent les pesticides qu’en cas de maladie. La spécificité des « Amis des roses » est de ne vendre que des fleurs en pot, contrairement à la plupart des pays. « Plus de 30% de la production de rose en France est vendue sans racine, notent les adhérents. Toutefois, nous le faisons de temps en temps pour les grandes occasions comme les mariages, les anniversaires, mais elles coûtent plus cher. »
Sans racine elles valent 80 centimes d’euro, un euro avec racine, et deux euros dans un pot. L’administrateur soulève le fait qu’il existe des différences de revenus entre les producteurs d’Alba Iulia et les autres producteurs. Les cultivateurs français sont payés 500 euros de l’heure alors qu’en Roumanie le prix est de 120 euros de l’heure. Une réelle disparité des prix en dépit de technologies similaires.
Les adhérents sont responsables de leurs ventes. Ils signent des contrats avec des supermarchés spécialisés en fleurs. 90% de leurs clients sont Roumains. Ils exportent très peu.
L’une des entreprises adhérentes, Ciumbrud plants, dirigée par Emeric Bakk, a vu le jour en 2010 à l’initiative du conseil départemental de Alba Iula. Elle emploie 13 salariés à plein temps, et des travailleurs saisonniers. Emeric Bakk a pour objectif de mettre en évidence la création locale en misant sur de nouvelles variétés. Il a créé un parc ornemental à l’entrée de sa PME pour permettre à ses clients de découvrir 70 des 165 variétés de roses cultivées.
Les clients de l’entreprise Ciumbrud Plants peuvent admirer les roses dans un champ.
© Pétronille Tofidji
« Je voudrais que les gens voient ce que l’on entreprend. Venir ici permet de se rendre compte de ce que l’on fait, c’est bien mieux qu’une photo », souligne Emeric Bakk.
Stefan Wagner, président de l’association « Les amis des roses » à Cluj-Napoca, ainsi qu’horticulteur, est un grand passionné des fleurs. Il en a fait son métier. Depuis les années 1950, il a créé de nouvelles variétés, dont 44 hybrides. Ce développement a permis à son entreprise et à la Roumanie de rattraper les grands producteurs de rose européens : Italie, Pologne, Hongrie, France.
Pétronille TOFIDJI
